Gagnante du prix de reconnaissance communautaire

27 août 2018 - Le Nord fait face à certains problèmes graves de logement, toutefois, trois collectivités éloignées de Premières Nations du Nord ontarien donnent un exemple positif  et ont été reconnues au niveau national lors de la conférence sur le logement des Premières Nations (CLPN), et ce, pour leur innovation et leurs réalisations en matière de logement.

Cette année, parmi les récipiendaires des prix de reconnaissance communautaire pour le logement se trouvent la Première Nation de Wunnumin Lake, les Premières Nations de Rainy River et la Première Nation de Nibinamik.


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Première Nation de Wunnumin Lake – Gagnante du prix de reconnaissance communautaire

Wunnumin Lake se trouve à approximativement 360 kilomètres au nord-est de Sioux Lookout. La collectivité est surtout accessible par  transport aérien; toutefois, à certaines périodes de l’année, il est possible d’y parvenir par route d’hiver ou voies navigables. La moitié de la population parle couramment l’anglais, mais la langue autochtone (l’oji-cri) sert en permanence dans la collectivité.

En 2017, la Première Nation de Wunnumin Lake a obtenu du financement de la part du ministère des Services aux Autochtones Canada, afin de favoriser un projet de construction de nouveau duplex ainsi que la rénovation complète de dix maisons dans le secteur.

Une formation pratique offerte par des travailleurs expérimentés de la construction a permis que tout le projet soit terminé par des membres de la collectivité locale. Les maisons ont été complètement dépouillées, et il y a eu des rénovations, notamment des plans, de nouvelles fenêtres, de nouveaux toits, des cloisons sèches, de la peinture, de l’isolement, etc. Le duplex a été construit du début à la fin avec des matériaux neufs.   

L’esprit de l’équipe ainsi que le transfert de connaissances en charpenterie ont eu des effets positifs dans la collectivité.

Le travailleur Pierrson Angees a déclaré dans une vidéo de la CLPN « le travail m’a tenu occupé et empêché de consommer des boissons alcooliques. Mon frère est décédé l’an dernier, et je suis maintenant sobre depuis six mois. Mes parents sont très fiers de moi. »

Les besoins du projet de logement ont été exprimés par un membre/travailleur de la collectivité, Jonathan Spence : « Une des maisons plus anciennes avait des courants d’air – le vent passait par chaque fenêtre. Il y avait des fentes dans les fenêtres frontales, etc. » Jonathan mentionne aussi que les maisons rénovées récemment sont pour les occupants une source de fierté et de joie.

Tous ces travaux de construction ont été exécutés en seulement une année. Le service du logement espère continuer à faire croître la collectivité par la construction de nouvelles zones d’activité pour les enfants et la modernisation des écoles.

 

Première Nation de Nibinamik – Gagnante du prix de reconnaissance communautaire   

La Première Nation de Nibinamik, endroit éloigné, se trouve à 530 km au nord de Thunder Bay et à 370 km au nord-est de Red Lake. Nibinamik est accessible par transport aérien et par le réseau routier d’hiver.

L'état de la crise du logement de Nibinamik est mis en lumière dans une  vidéo de la CBC. Dans celle-ci, il est estimé que 60 nouvelles maisons étaient nécessaires dans la collectivité, car il y a des constructions inadéquates partout – des fenêtres qui laissent passer l’air, des tuyaux de poêle fissurés, des espaces minimaux, l’absence d’eau courante, de la moisissure, etc. 

La Première Nation de Nibinamik a reçu du financement du ministère des Services aux Autochtones Canada, afin de commencer la construction d’un quadruplex et d’un duplex. Des matériaux de construction ont été envoyés à Nibinamik sans qu’il y ait de plans et ou de contrats de construction – ce qui a frustré les membres de la collectivité.

Les besoins de logement et une liste d’attente de dix ans pour de nouveaux logements ont donné naissance à un projet avec des membres de la collectivité, le chef et le conseil, et ce, afin de concevoir une politique du logement autonome.

La politique sur le logement a été élaborée grâce à la collaboration complète entre les membres de la collectivité, leurs dirigeants, le chef et le conseil. Avec l’aide de planificateurs urbains de l’Université Ryerson, plus de 100 membres de la collectivité ont participé aux ateliers et aux discussions en vue de formuler la politique. Ce travail d’équipe a permis à des voix d’être entendues et à leurs opinions d’être respectées. Avec l’immersion de la collectivité dans le développement de la politique sur le logement, il y a maintenant un sentiment de responsabilité, de respect et de fierté face à la politique.

Nora Jean Wapoose-Wabasse, chef, a déclaré dans une vidéo sur la reconnaissance de la CLPN : « Nous en avons fait une activité amusante… le processus a été une expérience d’apprentissage agréable pour les jeunes et les aînés. »

La politique terminée comprend des directives pour les occupants existants, pour les demandes de logement, pour les normes des listes d’attente, etc.

L’objectif de la politique sur le logement était de bénéficier à la santé générale de la collectivité; la mission était d’aboutir à l‘équation suivante : des « logements sains égalent des vies saines ».  En plus de la politique, la collectivité a rendu officiel un comité du logement, lequel a maintenant pour responsabilité de mettre en œuvre la politique et d’agir comme chef de file pour des projets futurs à Nibinamik.

 

Premières Nations de Rainy River – Gagnante du prix de reconnaissance communautaire

Situées à environ 380 kilomètres à l’ouest de Thunder Bay, les Premières Nations de Rainy River ont décidé d’avoir pour objectif d’agir comme chef de file dans l’instauration de l’autosuffisance et l’autodétermination.

En 2017, avec le soutien financier du ministère des Services aux Autochtones Canada, les Premières Nations de Rainy River ont construit trois nouveaux duplex sur leur territoire. En ce qui concerne ces duplex, les normes ont été dépassées; ils sont esthétiques et leur conception est innovatrice. Ils ont aussi été construits pour que les occupants économisent des coûts, grâce à l’installation d’appareils électroménagers à haut rendement, à des éclairages à DEL, etc.

Le chef des Premières Nations de Rainy River (lors de la construction), Rob McGinnis, avait pour objectif de fournir à la collectivité des logements écoénergétiques, en voyant à ce que chaque nouveau duplex ait une valeur de code R ou soit supérieure au code. La valeur R décrit la capacité d’un matériau isolant de résister au flux de chaleur (plus la valeur R est élevée, plus un logement est isolé). Une valeur R supérieure rend certes la maison plus respectueuse de l’environnement, mais elle est de plus économique pour les occupants.

Le chef McGinnis croyait qu’une valeur R supérieure offrait à la collectivité une meilleure qualité de vie. Il déclare : « L’idée générale sous-jacente était qu’ils soient fiers de la maison et qu’ils en prennent soin. De plus, j’espère qu’il en sera de même dans tout ce que nous ferons. »

En plus du prix de reconnaissance communautaire de la CLPN, les Premières Nations de Rainy River ont également décroché un prix pour la planification communautaire et le développement autochtone, accordé par l'Institut canadien des urbanistes, qui salue les réalisations exceptionnelles au Canada et dans le monde.

Les Premières Nations de Nibinamik, de Rainy River et de Wunnumin sont d’excellents exemples de programmes de logement innovateurs et réussis, ici même dans le Nord ontarien. Leurs projets uniques et primés ont grandement aidé leur collectivité et les gens qui y vivent.

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Jenna Marsh est une agente des communications de l’Institut des politiques du Nord.


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