Devrais-je rester ou partir ? Les réalités de la vie dans le Nord de l'Ontario

14 Novembre 2023 - Si vous vivez dans une communauté du Nord de l'Ontario - ou dans n'importe quelle communauté d'ailleurs - soit a) vous y êtes né et vous y êtes resté, soit b) vous avez quitté une communauté pour vous installer dans une autre. De multiples facteurs peuvent influencer votre décision de rester dans la communauté : la présence de la famille et des amis, les possibilités d'éducation et/ou d'emploi, et un sentiment d'accueil et d'appartenance. Mais les mêmes facteurs qui peuvent inciter une personne à rester dans une communauté, peuvent pousser une autre personne à quitter une communauté où il n'y a pas de famille et d'amis, de possibilités d'éducation et/ou d'emploi, et un sentiment d'accueil ou d'appartenance

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Dans une série de rapports récents intitulés Qu'est-ce qui fait une communauté accueillante ? l’Institut des politiques du Nord a voulu savoir pourquoi les gens déménagent ou restent dans les communautés du Nord de l'Ontario. Pour ceux qui ont déjà vécu ici, mais qui sont partis depuis, nous voulions aussi savoir pourquoi ils sont partis. Nous avons donc posé la question - et plus de 800 personnes ont répondu à nos enquêtes sur l'expérience individuelle et les départs.

Des facteurs tels que la satisfaction en matière d'emploi et de logement, les opportunités présentes dans les communautés, l'accessibilité et l'utilisation des services, et d'autres facteurs sociaux ont été inclus dans les enquêtes. Dans l'ensemble, une notion commune aux répondants est que les facteurs sociaux et économiques jouent un rôle important dans le processus de décision de rester ou de quitter une communauté.

La collecte de ces informations peut aider à informer les municipalités et les organisations locales sur les mesures qu'elles peuvent prendre pour donner envie aux gens de rester dans leur communauté actuelle, ce qui, à son tour, améliore la communauté pour tous les résidents.

Par exemple, les répondants au sondage qui ont quitté le Nord de l'Ontario ont indiqué que la plus grande difficulté à laquelle ils ont été confrontés était le manque d'interaction sociale avec d'autres résidents. Grâce à ces renseignements, les municipalités et les organisations locales peuvent s'efforcer de promouvoir la socialisation au moyen d'ateliers, d'événements et d'activités virtuels ou en personne afin de mieux relier les personnes qui vivent dans nos collectivités. En augmentant la fréquence et la qualité des interactions sociales au sein des communautés, on peut favoriser un plus grand sentiment d'accueil et d'appartenance, ce qui encourage une personne à rester dans sa communauté.

D'autre part, si vous êtes un employeur, vous - comme beaucoup d'autres employeurs - pourriez avoir des difficultés à trouver et à conserver des employés. Les résultats de l'enquête ont montré que les personnes interrogées se déclarent en grande partie satisfaites de leur situation professionnelle, en particulier celles qui occupent des postes plus qualifiés. Cela dit, la raison la plus fréquente de quitter une communauté est liée à l'emploi. Plus précisément, les répondants ont indiqué qu'ils étaient plus susceptibles de quitter une communauté s'il y avait de meilleures possibilités d'emploi ailleurs ; certains répondants ont indiqué qu'il y avait un manque de diversité dans leur marché du travail local et qu'ils estimaient que leurs salaires étaient bas. Cela signifie qu'il est possible d'améliorer le marché du travail local afin de favoriser la rétention des employés.

En fait, il est possible d'influencer positivement la satisfaction au travail bien avant qu'un employé n'entre dans la population active. Par exemple, les employeurs et les employés potentiels peuvent bénéficier d'une harmonisation entre les programmes enseignés dans les établissements d'enseignement postsecondaire et les professions actuellement en demande (ou qui le seront dans les années à venir). Les employeurs peuvent également s'engager directement auprès des futurs employés potentiels en allant là où ils se trouvent, sur le campus, ou en les invitant à venir visiter les lieux de travail et à voir ce que les emplois impliquent réellement.

En milieu de travail, les employeurs peuvent chercher à mettre en œuvre des politiques de RH pour aider un nouvel employé à s'intégrer à la main-d'œuvre, comme la formation sur les compétences culturelles (le cas échéant), le mentorat en milieu de travail et l'offre de formation pour combler les lacunes en matière d'expérience ou de formation. Cumulativement, les recommandations de cette recherche visent à aider à réduire le nombre d'émigrants des communautés du Nord de l'Ontario.

Pourquoi est-ce important ? Parce que nous sommes confrontés à une pénurie de main-d'œuvre, en ce moment même, et que la situation ne peut que s'aggraver. Le faible taux de natalité, le vieillissement général de la population et l'inadéquation entre les compétences de la main-d'œuvre locale et celles dont les employeurs locaux ont besoin font que ce problème n'est pas près de disparaître. Pire encore, il s'agit d'un phénomène mondial, ce qui signifie que la concurrence pour attirer les gens va s'intensifier, et non s'atténuer.  

Nous devons poursuivre nos efforts pour donner aux gens l'envie de rester – et, mieux encore, pour encourager leur famille et leurs amis à s'installer ou à rester ici. Vous pouvez nous aider. Afin de suivre les progrès réalisés par nos régions en matière d'attraction, d'accueil et de rétention des personnes, l'IPN et ses partenaires répéteront ces sondages chaque année au mois de février au cours des prochaines années. Lorsque vous voyez une sondage arriver dans votre boîte de réception ou sur votre fil de médias sociaux, répondez-y. Et partagez-la avec d'autres. Aidez-nous à aider votre région à déterminer ce qui fonctionne et ce qui doit changer pour que nos communautés soient les plus accueillantes du Canada.

Mercedes Labelle est un Analyste principale des politiques at IPN

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