La solution pour notre pénurie de compétences est peut-être plus rapprochée que nous ne le pensons

21 août 2017 - Selon la Chambre de commerce de l’Ontario, 82 % des membres qui ont affirmé avoir tenté d’embaucher un nouvel employé au cours d’une période de six mois en 2016 se sont heurtés à des difficultés. Le problème numéro un était l’incapacité de trouver quelqu’un ayant les qualifications adéquates. Cette constatation correspond à celle d’une analyse antérieure divulguée par la Chambre ainsi qu’à celle de travaux de plus grande envergure de personnes comme Rick Miner, auteur de The Great Canadian Skills Mismatch: People without Jobs, Jobs without People.

La Chambre a proposé une liste de dix solutions. Entre autres, elle suggère que davantage de soutien soit apporté aux petites et moyennes entreprises, aux fins de la formation du personnel, sur place, à l’aide de l'apprentissage par l'expérience (les apprentissages sont un exemple). La Chambre insiste pour que le gouvernement investisse davantage dans des programmes faisant qu’il est moins coûteux et plus facile pour les employeurs de trouver de bons candidats. Elle souhaite aussi que plus d’efforts soient déployés pour aider les entreprises à trouver les programmes gouvernementaux qui aident déjà les chercheurs d’emploi à ajouter des compétences puis à accéder à ces programmes, afin que ces chercheurs soient plus attrayants sur le marché réel du travail (les emplois EXISTANTS).

Ce sont surtout de bonnes idées, et elles ont le double avantage d’avoir été essayées auparavant ainsi que de bien correspondre aux intentions gouvernementales actuelles. D’autres personnes tentent de sortir un peu plus des sentiers battus. Plus précisément, elles creusent davantage dans le passé et suggèrent de faire l’essai d’une autre ancienne idée qui avait donné de bons résultats.

Trente-deux collectivités du Nord-Ouest ontarien se sont groupées pour lancer une campagne publicitaire dans le Grand Toronto (GT). Reconnaissant qu’il y a une réserve de travailleurs dans le GT, lesquels possèdent les compétences dont les employeurs du Nord-Ouest ont besoin, ces collectivités incitent ces femmes et ces hommes à « venir dans le Nord-Ouest ». Cette publicité signale le coût de la vie comparativement inférieur, les déplacements écourtés, le logement moins coûteux, les salaires concurrentiels pour de nombreuses professions (oui vraiment) et, évidemment, le rythme de vie plus lent. Cette campagne est un complément intéressant de l’approche de la Chambre. Nous pouvons réduire le nombre des travailleurs qualifiés que nous devons reproduire, et ce, en aidant ceux dans lesquels nous avons déjà investi et afin qu’ils trouvent leur avenir dans des collectivités où ils sont en demande.

Un document qui vient d’être publié par le Centre for the Great Lakes Region (CGLR), avec le soutien de l’Institut des politiques du Nord, fait franchir un pas de plus à cette idée. L’on ne s’y penche pas sur la réserve de travailleurs sous-utilisés au Canada, en chômage et dont la compétence est élevée/moyenne, mais sur la réserve même plus grande au sud de la frontière. Le mouvement tranquille des travailleurs aux frontières internationales est la norme dans la plupart des autres parties du monde. L’Amérique du Nord et les Caraïbes sont les exceptions dans cette tendance.

Selon J. D. Snyder, auteur de No Time to Impede Labour Mobility, « La majorité des migrants internationaux venant de l’Asie (60 % ou 62 millions de personnes), de l’Europe (66 % ou 40 millions), de l’Océanie (59 % ou 1 million) et d’Afrique (52 % ou 18 millions) vivent dans un autre pays que celui de leur principal territoire d’origine. En revanche, la majorité des migrants internationaux nés en Amérique latine et dans les Caraïbes (84 % ou 32 millions), puis en Amérique du Nord (73 % ou 3 miIlions) résident dans un pays à l’extérieur du principal territoire où ils sont nés. »

Étonnamment, les Nord-Américains n’émigrent pas vers d’autres parties de leur continent, aux mêmes niveaux que ceux du reste du monde. Il en est ainsi en dépit d’un niveau remarquablement élevé de langue, de culture et d’histoire communes. Depuis trop longtemps, nous sommes préoccupés de l’« exode des cerveaux », tout en ignorant les avantages dont a bénéficié le reste du monde, grâce à la « circulation des cerveaux », comme le disait une de mes anciennes relations de la côte Est.

Comme le démontre le document du CGLR, nous devons atteindre plus que nos régions, notre province et certes parvenir au-delà de nos frontières nationales, afin de nous attaquer à cette pénurie urgente de compétences. Il faut aider les employeurs canadiens à trouver les travailleurs qualifiés dont ils ont besoin, même si ceux-ci viennent du Michigan ou du Maine, puis aider les travailleurs canadiens qualifiés à se trouver un avenir, que ce soit à Sudbury ou à Chicago.

 

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Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique sont le siège social est dans le Nord de l’Ontario. Première publication dans Northern Ontario Business, en août 2017.

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