Une éducation nordique – Institutions du Nord canadien
le 20 novembre 2017 - Le Nord de l’Ontario compte actuellement dix institutions postsecondaires – quatre universités et six collèges – qui offrent une gamme étendue de programmes innovateurs aux étudiants du Nord ou provenant d’autres collectivités du Canada et de l’étranger. Mais au-delà du Nord ontarien, beaucoup a été fait pour développer des institutions qui répondent à des besoins dans des collectivités du Nord et des milieux éloignés. Ce blogue fait partie d’une série intitulée Profils d’institutions postsecondaires du Nord; le contenu est une adaptation d’un document de l’IPN, paru récemment : « Une université pour Timmins? Possibilités et réalités ». Chaque semaine, nous profilons des institutions de régions du Nord du Canada ou d'autres collectivités nordiques dans le monde et qui pourraient comporter des leçons pour le Nord ontarien lorsqu’il s’agit de l’offre d’enseignement postsecondaire dans les régions nordiques.
Cette semaine nous nous concentrons sur des institutions du Nord canadien : University of Northern British Columbia, University College of the North et Yukon College.
University of Northern British Columbia:
Prince George, « capitale autoproclamée du Nord de la Colombie-Britannique » songeait à une université au début des années 1960, lorsque du terrain a été réservé pour une institution. Toutefois, le gouvernement provincial, qui avait des idées différentes, a créé quatre collèges communautaires dans la région et des campus satellites dans plusieurs douzaines de petites villes et des villages. Le vieux projet a refait surface dans les années 1980, lorsque des animateurs locaux ont demandé instamment au gouvernement de la C.-B. une institution autonome, constituant l’Interior University Society; ils ont ensuite obtenu un solide soutien du député local à la législature provinciale, lequel a assuré une contribution appréciable provenant du gouvernement et afin d’explorer l’idée. Les enthousiastes régionaux ont maintenu la pression, accumulé plus de 15 000 signatures lors d’une pétition demandant une université pour le Nord. Ironiquement, le ministre de l’Éducation supérieure, Stan Hagen, a favorisé le processus, en ridiculisant publiquement le besoin d’une institution dans la région. Le gouvernement provincial a créé un conseil intérimaire de gouvernance et travaillé sur la création juridique de l’University of Northern British Columbia (UNBC). Geoffrey Weller, ancien vice-président (affaires universitaires) à l’Université de Lakehead, puis spécialiste des politiques nordiques, est devenu le premier président.
Le gouvernement de la C.-B. a financé la construction d’un impressionnant campus, donné à cette université un généreux budget de démarrage et une allocation continue par étudiant, qui était substantiellement supérieure à la norme provinciale, ce qui reflétait les problèmes du fonctionnement dans la vaste moitié nordique de la province. L’UNBC a pour mandat d’offrir des programmes universitaires et d’effectuer de la recherche dans les collectivités du Nord; cela est accompagné d’instructions relatives à l’offre de services en collaboration avec les quatre collèges nordiques de la province.
La reine Elisabeth II est venue pour l’inauguration officielle de l’UNBC, en août 1994, et le principal campus, à Prince George, commençait ses premiers cours le mois suivant. Cette université, ayant lancé les concours pour les premiers quarante professeurs, a attiré plus de quatre mille postulants. L’UNBC a attiré près de 1 200 étudiants lors de sa première année d'activités, près du double du nombre alors prévu par le gouvernement de la C.-B. En 2015, l’UNBC avait plus de 3 500 étudiants du premier cycle au troisième, dont 69 % provenaient du Nord de la C.-B. Ce qui est encore plus remarquable, c’est que cette université a été classée comme étant la meilleure des petites universités au Canada, et ce, par le magazine Maclean’s.
Source : http://www.universitystudy.ca/canadian-universities/university-of-northern-british-columbia/.
University College of the North (Manitoba):
Le Nord manitobain est une vaste région dépendant des ressources naturelles; il possède une population autochtone considérable et des douzaines de collectivités petites et isolées. Il est aussi, avec le Nord de la Saskatchewan, l’une des parties les plus pauvres du Canada. Le centre minier de Thompson, de quelque 14 000 habitants, est la plus grosse collectivité du Nord de la province; Le Pas, un village minier historique compte moins de 6 000 personnes. Initialement, l’éducation postsecondaire était fournie par le Northern Manitoba Vocational Centre, devenu plus tard le Keewatin Community College. Les universités du Sud manitobain offraient divers cours en ligne et l’enseignement à distance, dont le plus important et durable a été le Northern Teacher Education Program de l’Université de Brandon.
Avec les pressions croissantes pour former plus de personnes pour les emplois du Nord et afin d’offrir davantage de possibilités aux résidants du Nord, en particulier les Autochtones, le gouvernement du Manitoba a opté pour dorénavant désigner le Keewatin Community College par l’University College of the North (Collège universitaire du Nord), en 2004. Le Collège universitaire a près de 1 800 étudiants à ses deux campus (Thompson et Le Pas) et une série d’installations régionales. L’institution est reconnue pour sa programmation axée sur le Nord et ses relations avec la gouvernance autochtone. La majeure partie de sa programmation vise le recyclage des adultes, les métiers, des niveaux de diplômes, même si l’on y offre entre autres des grades dans les domaines des arts, des affaires et du développement communautaire, ainsi qu'une série de diplômes d’études sur le Nord et les Autochtones. Souvent, les étudiants font une ou deux années au Collège universitaire du Nord et finissent leurs études dans d’autres institutions.
Le Collège universitaire du Nord a une capacité de recherche et des offres limitées menant à des grades, mais il a apporté des contributions majeures au recyclage des adultes et à la formation axée sur une carrière; il a fait de l’excellent travail pour satisfaire les besoins éducatifs des Autochtones. Toutefois, ce collège fonctionne dans un contexte coûteux et fait face à des problèmes considérables à cause de la distance, de phénomènes météorologiques extrêmes, d’un système d’écoles secondaires régionales faibles et d’une pauvreté endémique dans un grand nombre de collectivités plus petites.
Source : http://www.pcl.com/Projects-that-Inspire/Pages/University-College-of-the-North-Thompson-Campus.aspx.
Yukon College :
Le Canada est la seule nation circumpolaire qui soit sans université dans l’Arctique – défini, pour le Canada, comme comprenant le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Le Yukon a une petite population (environ 34 000 personnes), éparpillée sur un grand territoire. Approximativement 75 % de la population du territoire se trouve à Whitehorse, la capitale. Il n’y a pas actuellement là d’université autonome, bien que le gouvernement fédéral libéral récemment élu ait repris envers ce territoire l’engagement de développer une nouvelle institution. Aucune date fixe n’est connue pour la transition depuis le Collège du Yukon, la seule institution postsecondaire du territoire, vers une université accordant des grades.
Cette université, qui n’a pas encore de nom, misera sur la base impressionnante développée par le Collège du Yukon. Whitehorse a mis sur pied un centre de formation professionnelle et technique en 1963, et s’est méritée un collège communautaire vingt ans plus tard. Ce collège maintient des centres d’apprentissage dans onze collectivités du Yukon puis se concentre surtout sur l’éducation de base des adultes, les métiers et les programmes techniques. L’Université de la Colombie-Britannique (UBC) a commencé à offrir des cours préparatoires à l’université dans les années 1980, le contrôle de ces cours ayant été plus tard transféré au Collège du Yukon. D’autres programmes universitaires et professionnels menant à un grade, dont l’éducation et l’administration publique, sont offerts en partenariat avec l’UBC, l’Université de Regina, l’Université de l’Alberta et l’Université de l’Alaska.
Le Collège du Yukon a été innovateur dans sa réponse aux besoins régionaux. Il a été activement l’un des premiers membres de l’Université de l’Arctique, un consortium d’institutions circumpolaires et alliées; il a fait de vastes recherches axées sur le Nord, par l’entremise du Centre d'innovation en climat froid du Yukon et du Northern Research Institute. Il est renommé en raison de ses programmes variés d’éducation, de formation et de soutien des Premières Nations, ainsi que de ses divers partenariats et collaborations avec les Premières Nations du Yukon.
Source : http://www.yukon-news.com/news/yukon-college-to-focus-on-research-flexible-learning/.
Ken Coates est président de la Chaire de recherche du Canada en innovation régionale, à la Johnson-Shoyama Graduate School of Public Policy, de l’Université de la Saskatchewan.
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