Une éducation nordique – Institutions de la Norvège
le 4 décembre 2017 - Le Nord de l’Ontario compte actuellement dix institutions postsecondaires – quatre universités et six collèges – qui offrent une gamme étendue de programmes innovateurs aux étudiants du Nord ou provenant d’autres collectivités du Canada et de l’étranger. Mais au-delà du Nord ontarien, beaucoup a été fait pour développer des institutions qui répondent à des besoins dans des collectivités du Nord et des milieux éloignés. Ce blogue fait partie d’une série intitulée Profils d’institutions postsecondaires du Nord; le contenu est une adaptation d’un document de l’IPN, paru récemment : « Une université pour Timmins? Possibilités et réalités ». Chaque semaine, nous profilons des institutions de régions du Nord du Canada ou d'autres collectivités nordiques dans le monde et qui pourraient comporter des leçons pour le Nord ontarien lorsqu’il s’agit de l’offre d’enseignement postsecondaire dans les régions nordiques.
Cette semaine nous nous concentrons sur des institutions du Nord norvégien : Université de Tromsø, Université du Nord et Collège universitaire des Samis.
Université de Tromsø :
L’Université de Tromsø, l’Université de l’Arctique de la Norvège, est une des institutions de premiers rangs du monde circumpolaire. Elle a débuté en 1968, et les cours ont commencé quatre années plus tard. La décision controversée du gouvernement norvégien de placer à Tromsø la deuxième école de médecine du pays, soit à des centaines de milles au nord des centres démographiques majeurs, a donné à l’institution une crédibilité immédiate. Ce qui importe davantage, l’école de médecine a attiré au campus au fil des ans des centaines d’étudiants du Sud, et nombreux sont ceux qui ont décidé d’y rester après l’obtention de leur diplôme, afin d’offrir des services professionnels dans le Nord, antérieurement défavorisé.
Le gouvernement norvégien a fait des investissements majeurs au niveau postsecondaire dans l’extrême nord, bien que la région ait peu d’habitants et que ceux-ci soient éparpillés. Au cours de la dernière décennie, le gouvernement a décidé de centraliser les institutions nordiques, sous la gouverne de l’Université de Tromsø. Très vite, l’Université a décidé de la fusion avec divers collèges universitaires : Tromsø, Finnmark, Narvik et Harstad. Elle a des centres de recherches remarquables dans le Nord et un impressionnant programme de recherche maritime. L’Université de Tromsø a fait reposer ses programmes universitaires sur les points forts et les besoins de la région; elle a des programmes de recherche et d’enseignement de pointe en sciences polaires, en sciences pétrolière et gazière, en études sur les Samis et les Autochtones; elle prépare aussi des professionnels pour du travail de l’Arctique. Le campus principal de cette université a contribué substantiellement au développement de Tromsø et du comté de Troms, l’une des régions les plus prospères et remarquées de l’Arctique. Ses programmes de recherche de premier ordre attirent de grandes quantités de fonds. La ville, qui s’autodésigne maintenant par « capitale de l’Arctique » et l’Université sont les hôtes de la conférence annuelle des Frontières de l'Arctique, à laquelle participent plus de mille scientifiques et chercheurs de pointe ainsi que des représentants gouvernementaux.
Source :
Université du Nord de la Norvège :
Il y a eu une hausse marquée des possibilités éducatives au niveau postsecondaire dans le Nord au cours des années 1960 jusqu’aux années 1980, grâce à une combinaison d’universités, de collèges communautaires et d’écoles de métiers nouveaux. Au cours de la dernière décennie, il y a eu une consolidation considérable de la recherche sur l’efficacité administrative et les tentatives, sous de nombreuses compétences, de faciliter les relations entre l’enseignement de base aux adultes, les métiers, les programmes universitaires fondamentaux et la formation professionnelle. Il s’en est suivi une réorganisation notable des institutions, souvent après un débat politique important. En Norvège, il y a eu certains appuis pour grouper toutes les institutions nordiques, sous la supervision de l’Université de Tromsø, proposition qui n’a pas été accueillie avec enthousiasme par l’Université de Nordland.
Le gouvernement norvégien a créé l’Université du Nord en 2015, rassemblant l’Université de Nordland ainsi que les collèges universitaires à Nesna et Nord-Trøndelag en une seule institution. L’Université du Nord se trouve à Bodø, ville côtière de quelque 50 000 habitants. L’institution a pour priorité de développer une présence circumpolaire, en particulier par le High North Dialogue; elle est surtout connue dans le monde pour ses programmes d’études commerciales et de recherche.
Source : https://en.wikipedia.org/wiki/University_of_Nordland
Collège universitaire des Samis :
L’éducation et la formation des Autochtones ont émergé sous forme de grande priorité du Nord et du gouvernement. Les études supérieures ont été à juste titre vues comme un élément clé des efforts pour améliorer les conditions socioéconomiques des collectivités autochtones du Nord. Bien que les institutions postsecondaires norvégiennes aient pris des engagements considérables envers l’éducation des Autochtones, le développement d’une institution autochtone a été particulièrement important pour les Samis. L’ouverture de l’Université des sciences appliquées des Samis, à Kautokeino en 1989, a été un événement politique et culturel, offrant alors aux Samis une indépendance en éducation et une base postsecondaire pour leur renaissance culturelle.
Le Collège universitaire des Sámi ne s’inspire aucunement des modèles de financement de l’éducation nord-américaine. Le gouvernement et les Samis appuient solidement l’institution; ils ne jugent pas le campus avec les mêmes données quantitatives que la plupart des autres institutions post-secondaires. Ce campus a moins de 200 étudiants, mais plus de 50 enseignants et membres du personnel. La grande priorité est la préservation et la promotion du sami. Ce collège universitaire offre des programmes professionnels choisis, notamment la formation d’enseignants, et des recherches sur les Samis y sont effectuées.
Source :
Lisez ici la parution de la semaine dernière de cette série.
Ken Coates est président de la Chaire de recherche du Canada en innovation régionale, à la Johnson-Shoyama Graduate School of Public Policy, de l’Université de la Saskatchewan.
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