Enseignement postsecondaire dans un contexte de pandémie mondiale : impacts pour les apprenants
15 septembre, 2020 - Cet article a été publié pour la première fois dans First Policy Response. L'auteur a été invité à fournir des réponses aux questions suivantes : Quel est le facteur qui vous préoccupe le plus lorsqu'il s'agit de reprendre les cours, et comment devrions-nous l’aborder? En quoi l'enseignement postsecondaire sera-t-il différent dans deux ans, à la suite de la COVID-19? Les publications originales, ainsi que les réponses des autres contributeurs, peuvent être trouvées ici et ici.
Il est de plus en plus probable que la plupart des cours postsecondaires se trouvent en ligne cet automne.
Toutefois, cela ne vise pas tous les habitants du Nord ontarien. Presque 21 000 logements de cette région ont des vitesses de bande passante inférieures aux vitesses de téléchargement en amont et en aval souhaitées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (50/10 Mo/s). Et presque 38 000 logements n'ont accès qu'à une connexion Internet fixe, qui n'est pas stable et peut être affaiblie par des conditions météorologiques et des obstacles physiques.
Les zones rurales des régions du Nord ontarien sont touchées disproportionnément par le manque d'infrastructure numérique. À titre d'exemple, le téléchargement de documents de base à partir d'un courriel de la Première Nation du lac La Croix peut prendre une heure. Comment, dès lors, les élèves des zones rurales du Nord ontarien sont-ils censés accéder et participer facilement aux cours en ligne cet automne?
Le gouvernement fédéral a promis jusqu'à six millions de dollars pour que tous les Canadiens aient accès à Internet à une vitesse suffisante d'ici 2030, mais il est peu probable que des progrès soient réalisés à temps pour aider les apprenants en ligne cet automne.
Dans l'intervalle, les établissements d'enseignement postsecondaire eux-mêmes devraient enquêter sur le nombre d'étudiants vivant dans des zones rurales sans accès Internet de qualité et sur les inscriptions aux cours. Pour permettre aux étudiants des zones rurales de participer activement, les établissements d'enseignement postsecondaires pourraient exiger de leurs enseignants qu'ils préenregistrent les cours en ligne, qu'ils laissent de longs délais pour la remise des devoirs et qu'ils n'insistent pas beaucoup sur la participation aux classes Zoom. De telles concessions doivent être faites pour que les étudiants des zones rurales puissent participer pleinement à l'enseignement plus poussé en ligne.
La pandémie pourrait également signifier que des cours postsecondaires restent en ligne pendant les deux prochaines années. Bien que cela permette aux apprenants de terminer leurs études à distance, certains des avantages que les étudiants tirent de l'enseignement supérieur seront perdus.
Pour que la plupart des nouveaux diplômés obtiennent un emploi dans leur domaine, il leur faut plus qu'un simple grade ou diplôme. Les compétences relationnelles que les diplômés acquièrent grâce à leurs expériences d'études à l'étranger, l'apprentissage par l'expérience et le leadership dans les activités parascolaires, par exemple, sont autant d'atouts dans la concurrence pour l'emploi.
Les obstacles accrus auxquels se heurtent les étudiants pour acquérir de l'expérience cet été et le manque de possibilités de développer des compétences non techniques dans le cadre de l'enseignement postsecondaire pourraient signifier que les nouveaux diplômés auront moins de compétences commercialisables et souffriront sur le marché du travail.
Évidemment, il y avait un plan fédéral axé sur des expériences estivales pour les étudiants. Même si la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant (BCBE) a été associée à de la controverse, ce sont les étudiants qui sont défavorisés. À l'approche du dernier mois des vacances d'été, il ne semble pas y avoir de solution.
Les responsables de l'enseignement postsecondaire devraient envisager des moyens de faire participer les étudiants au-delà des classes Zoom. Soutenir des coopératives d'étudiants à distance et offrir des possibilités d'apprentissage intégré au travail à distance sont des options potentielles. Les organismes sans but lucratif et qui auraient pu bénéficier des bénévoles de la BCBE pourraient peut-être s'associer à des établissements d'enseignement, afin que les étudiants puissent recevoir des crédits de cours s’ils font du bénévolat pendant le semestre. Les fonds fédéraux prévus pour la BCBE pourraient être confiés aux établissements postsecondaires, afin de faciliter ces possibilités et de payer les étudiants pour leurs apports. Cela rendra les établissements plus compétitifs, mais les étudiants en bénéficieront après l'obtention de leur diplôme.
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Hilary Hagar est une analyste de recherche
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