Francophones à Algoma: Un pas en avant, depuis le point tournant

27 janvier 2022 - Bien qu'ils représentent moins de 10 % de la population totale du district, les francophones jouent un rôle essentiel dans l'économie d'Algoma.

 

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Depuis la formation des premières collectivités francophones d’Algoma, à la suite du développement précoce de l'infrastructure de transport du Nord de l'Ontario, les collectivités francophones n’ont cessé de façonner les économies locales du district. Toutefois. la population francophone d'Algoma baisse rapidement. En raison des taux élevés de l'exode des jeunes francophones et d'une population vieillissante au faible taux de natalité, l'empreinte économique des francophones d'Algoma diminuera dans les années à venir si elle n'est pas prise en compte adéquatement dans les processus de planification futurs. Pour comprendre les répercussions de cette diminution de la main-d’œuvre sur l'économie d'Algoma, nous devons d'abord déterminer les contributions économiques de la collectivité francophone au sein du district.

C'est l'objectif de The Turning Point? Estimating the Francophone Economic Footprint in Algoma (Point tournant? Empreinte économique des francophones d’Algoma), document récemment publié par l’Institut des politiques du Nord.

Les francophones ont des répercussions importantes sur la main-d’œuvre locale d'Algoma, et l'effet le plus puissant se trouve dans les régions plus petites et plus rurales. Dans des villes habituellement francophones, telles Elliot Lake et Dubreuilville, les francophones constituent un pourcentage supérieur de la population totale. Dans les plus petites collectivités à l'extérieur de Sault-Sainte- Marie, les francophones ont 14,2 % de la population active et retirent 15,1 % du revenu total. En ce qui a trait aux professions, les francophones représentent 24 % de la population employée dans le secteur minier d'Algoma. Les francophones y sont également fortement représentés dans des industries telles que l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse, le commerce de gros, le transport et l'entreposage, puis d'autres services.

Puisque la majorité de la population francophone est âgée de plus de 55 ans, que le taux de natalité baisse et que les jeunes quittent la région, la population du district d'Algoma diminuera considérablement au cours des prochaines années. Bien que cela puisse avoir des conséquences négatives sur les économies locales d'Algoma, en particulier celles des petites collectivités où dominent les francophones, la gravité de la future pénurie de main-d'œuvre francophone peut être diminuée. Par l'augmentation des inscriptions aux programmes d'éducation en immersion française, les collectivités d'Algoma peuvent travailler au renouvellement de leur future main-d'œuvre francophone.

En montrant où les futures pénuries de main-d'œuvre se développeront dans les économies et les industries qui dépendent fortement de la main-d'œuvre francophone, le présent document souligne pourquoi il est important de renforcer les collectivités francophones locales. Ne pas s'attaquer au déclin de la population francophone entraînera non seulement une perte de l'identité culturelle francophone du Nord-Est de l'Ontario, mais aussi de graves pénuries de main-d'œuvre dans les collectivités rurales. Les petites collectivités du district d'Algoma et dont l'économie est centrée sur l'exploitation minière pourraient souffrir d'une forte diminution de leur main-d'œuvre francophone. Une diminution de l'offre de main-d'œuvre dans ces collectivités peut entraîner une perte d'investissements économiques et de recettes fiscales pour les services financés par les gouvernements.

Compte tenu du déclin de la population francophone et de la baisse du taux de natalité des francophones, il faut investir davantage dans l'enseignement en français au primaire. Les administrations provinciale et municipales devraient tenter d’offrir davantage d'enseignement financé par les fonds publics au primaire et au secondaire en français. En encourageant la grande population bilingue en âge de travailler du district d'Algoma à inscrire ses enfants à des programmes d'immersion en français, l’on contribuera à renouveler la population francophone dans les années à venir.

De plus, l'immigration francophone demeure un facteur essentiel pour éviter les pénuries de main-d'œuvre régionales dans le Nord-Est ontarien. Les collectivités devraient continuer de se concentrer sur l'atteinte des objectifs en migration francophone et d’offrir davantage de services communautaires francophones, afin d'accroître, dans la mesure du possible, la rétention des nouveaux arrivants.

La population francophone locale a non seulement façonné le passé économique d'Algoma, mais elle continue également d’influencer son avenir. Pendant que les collectivités s'efforcent d'harmoniser leur offre et leur demande de main-d'œuvre, il est important de reconnaître l'impact des francophones sur les économies locales, afin de prévoir les pénuries de main-d'œuvre futures. En mettant davantage l'accent sur l'éducation en immersion française et l'immigration francophone, le district d'Algoma peut prendre du recul par rapport au point tournant.

 

 

 Le projet Point tournant? a été réalisé en partenariat avec le Réseau du Nord dans le cadre du programme Collectif d’analystes du Nord de l’Institut des politiques du Nord.

Avery Cole

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