Des taxes, des taxes et encore des taxes. Oui, j'ai bien dit « des taxes ».

4 septembre 2018 - Tout le monde se fiche des taxes. Étant donné la présence de Trump dans les manchettes et les guerres liées à la taxe sur le carbone, cela pourrait vous surprendre. Et pourtant, c’est vrai. Ce qui intéresse vraiment les gens, c'est le prix des choses. Si le coût total d'un article est bas et que les taxes représentent 90 pour cent de son prix, on s'en fiche. Mais si ce même article coûte cher, ou plus cher qu'hier, et que les taxes représentent 1 pour cent du prix total, alors sortez les fourches et les torches!


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En Colombie-Britannique, la taxe sur le carbone et le gouvernement responsable de la mettre en place ont pu survivre, du moins en partie, parce que pour les gens de la province, le prix du pain grillé à l'avocat et de la bière Molson n’a pas subi d’effets suffisants pour provoquer leur colère. Pourtant, en Ontario, la fureur suscitée par la hausse des prix de l'électricité attribuable au système de plafonnement et d'échange et aux initiatives d'énergie verte aurait contribué à la récente défaite du gouvernement libéral.

Voilà pourquoi les membres de l'Institut des politiques du Nord invitent tous les leaders du Nord à se joindre à eux à North Bay les 26 et 27 septembre pour discuter de la fiscalité au service de la croissance. Ce qui est taxé par le gouvernement et la façon dont il le fait importent, tout comme ce qu'il achète et comment il le fait avec l'argent de vos impôts. Ce qui importe aussi, c'est de savoir qui doit payer des taxes et ces personnes sont en mesure de le faire. Tout en m'excusant auprès des économistes parmi vous, je présente quelques exemples.

Si les bananes deviennent trop chères, j'achèterai des pommes, des raisins ou des oranges. Ces choix sont influencés par plusieurs facteurs, comme l'« élasticité de la demande » et l'« effet de substitution des produits ». Mais en fin de compte, je vais acheter ce dont j'ai besoin (p. ex. des couches pour mon bébé de cinq mois) jusqu'à ce qu'elles coûtent tellement cher que je ne peux plus me permettre de ne pas trouver d'autres solutions (et elles devront être TRÈS chères avant que je commence à songer à des couches lavables, laissez-moi vous dire). Ainsi, le gouvernement peut avoir plus ou moins de marge de manœuvre pour taxer certains articles selon ce que vous, moi et tout le monde sommes prêts à payer.

De plus, les gens qui achètent certains articles peuvent contribuer à augmenter ou restreindre la capacité du gouvernement de percevoir des impôts. Le prix qui me fera passer des Big Macs aux hamburgers bon marché sera différent de celui de M. Trump, par exemple. Il a beaucoup plus d'argent (emprunté ou non) que moi. Donc, si certaines choses (des voitures de luxe, par exemple) étaient achetées surtout par les « super riches », les gouvernements pourraient probablement s'en tirer avec une taxe plus élevée.

Une taxe sur le carbone, cependant, appliquée à peu près à tout et payée par presque tout le monde aurait un effet beaucoup plus important sur mon portefeuille que sur celui de M. Trump. Plus précisément, une taxe sur le carbone (ou toute autre nouvelle taxe) aurait une incidence encore plus grande sur la capacité de mes parents de payer leur café matinal ou leur paiement mensuel de voiture, étant donné qu'ils ont un revenu fixe. Il y a beaucoup de gens de l'âge de mes parents dans ce pays, et ils sont très nombreux à voter.

Malheureusement, aucune des parties du débat fiscal n'est particulièrement ouverte à un compromis ou à un débat calme et raisonné. Si vous êtes en faveur des taxes, toute réduction d'impôt mènera à un Armagédon systémique, avec des écoles et des hôpitaux qui ferment bon gré mal gré. Si vous êtes contre les taxes, toute réduction d'impôt se fera sans douleur, sans aucune fermeture et sans congédiement.

Ce qui complique la vie des gens qui sont en faveur des impôts, c'est qu'effectivement, les choses coûtent moins cher lorsqu'elles ne sont pas taxées. En revanche, ce qui complique la vie des gens qui sont contre les impôts, c'est que le gouvernement, aussi petit et efficace soit-il, coûte de l'argent. Il devra donc percevoir des impôts auprès de quelqu'un, quelque part.

Au bout du compte, les taxes peuvent ou non rendre tout plus cher. Elles peuvent aussi (ou non) rendre plus accessibles les services dont vous avez besoin. Trouver cet équilibre est un travail ardu qui exige du temps, de l'expérimentation et des compromis. Joignez-vous donc à la discussion sur les impôts les 26 et 27 septembre à North Bay. Allons voir comment nous pouvons explorer différentes taxes dans les régions du Nord de l'Ontario afin de trouver la recette qui fera croître nos communautés sans faire sauter notre banque collective.

Écrivez pour nous 

 

Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique dont le siège social est dans le Nord de l'Ontario.


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