L'Ontario devrait convaincre les contribuables canadiens d'aider à réduire la pauvreté
19 septembre, 2018 - Cet éditorial est apparu pour la première fois dans le Northern Ontario Business.
Le projet pilote de revenu de base provincial étant dorénavant une chose du passé, il nous reste une question à poser : que devrait maintenant faire la Province? D’abord, une dose de réalité. Le gouvernement provincial n’est tout simplement pas en mesure d’assurer un emploi à chaque Ontarien. Il ne peut également pas résoudre immédiatement chaque problème physique ou mental qui continue d’empêcher des milliers d’Ontariens de travailler, même à temps partiel.
Il pourrait vraisemblablement rendre plus difficile l’accès aux prestations et le fera probablement. Il peut accroître les mesures incitatives relatives au travail, et le fera vraisemblablement, en améliorant la prestation fiscale pour le revenu gagné et en permettant à davantage de personnes de « s’affranchir de l’aide sociale » grâce à des investissements continus dans l’aide au transport, la garde d’enfants et la couverture des médicaments sur ordonnance. Il pourrait encore offrir de l’aide au déménagement aux Ontariens chômeurs et sous-employés, désireux de travailler et qualifiés pour les emplois offerts dans d’autres zones de la province, habituellement pour un meilleur salaire. Cela comprend presque chaque région du Nord ontarien.
Toutefois, la première chose qu’il devrait faire est de veiller à ce que chaque Ontarien obtienne chaque dollar du contribuable canadien et auquel il a droit. Cela signifie que les déclarations de revenus doivent être soumises. Nous savons depuis longtemps que des centaines de millions de dollars auxquels ont droit les Canadiens à faible revenu ne sont pas réclamés chaque année.
Qu’ils travaillent ou non, les Ontariens à faible revenu ont droit à de l’aide considérable de la part de leurs concitoyens canadiens : le crédit de TPS, la Prestation fiscale pour enfants, les déductions pour frais de garde d'enfants (y compris les paiements aux grands-parents qui gardent les enfants), les subventions pour l’épargne-retraite, les crédits d’impôt pour les personnes handicapées, pour n’en nommer qu’un certain nombre. En outre, la déclaration de revenus ne fait pas que débloquer des prestations fédérales non utilisées. La couverture élargie de médicaments sur ordonnance et d’autres prestations provinciales sont également activées par une déclaration de revenus.
Selon un article du Huffington Post de 2016, les services communautaires de conseils financiers ont réussi au cours d’une seule année que plus de 9 000 Winnipégois à faible revenu encaissent 21 millions de dollars, rien qu’en aidant ces citoyens à faire leur déclaration de revenus. Cela équivaut à environ 2 300 $ par personne. Dans une estimation de 2017, le ministère fédéral des Finances a calculé que les travailleurs pauvres avaient perdu plus de 175 millions de dollars de prestations parce qu’ils n’avaient pas fait leur déclaration de revenus. Cette estimation reposait sur le niveau de 2014 de la Prestation fiscale pour le revenu gagné, une aide conçue pour favoriser le travail plus que le bien-être social, et c’est une prestation qui a été considérablement augmentée depuis. Cela signifie que, probablement, les travailleurs pauvres laissent maintenant même plus d’argent sur la table qu’en 2014.
Le gouvernement fédéral a même déployé des efforts pour « aider les Canadiens à recevoir toutes les prestations auxquelles ils ont droit ». L’Agence du revenu du Canada a été chargée d’atteindre tous les Canadiens à faible revenu et de les encourager à soumettre leur déclaration de revenus. De même, la stratégie provinciale de réduction de la pauvreté a offert aux étudiants de l’aide pour leur déclaration de revenus, et Ontario au travail s’attend à ce que ses clients réclament de l’aide fédérale.
Toutefois, dans tous ces cas-là, il y a des exceptions ou le programme est entièrement volontaire. L’Ontario peut décider que ce soit complètement obligatoire. Si vous voulez des prestations de l’Ontario, de la formation professionnelle, des prêts étudiants ou d’autres formes de soutien, vous devez faire votre déclaration de revenus et voir à ce que le gouvernement fédéral vous aide également. « Avec votre demande, veuillez soumettre vos trois plus récents avis de cotisation. »
La Province devrait veiller à ce que chaque Ontarien, rural ou urbain, employé ou en chômage, autochtone ou non autochtone puisse remplir sa déclaration de revenus et le fasse. Il devrait être exigé de chaque client d’un programme d’éducation ou de formation de l’Ontario, d’un bureau de placement, de services aux étudiants ou d’Ontario au travail qu’il remplisse sa déclaration de revenus et, au besoin, ait de l’aide pour le faire.
Cela pourrait signifier d’envoyer au bout du corridor des clients à un bénévole utile ou les envoyer à des partenaires locaux connus, à but lucratif ou non (H&R Block a un modèle remarquablement efficace et peu coûteux). Au fait, comme avantage secondaire, la formation de ce personnel de soutien fiscal permettrait d’ajouter des compétences et de l’expérience dans de nombreux quartiers ainsi que collectivités urbaines, rurales et éloignées. Ces compétences sont absolument nécessaires pour que les Ontariens qui travaillent d'arrache-pied aient le répit dont ils ont besoin pour retomber sur leurs pieds.
D'une façon ou d'une autre, si la province de l’Ontario est sérieuse dans sa recherche d’une façon économique de réduire la pauvreté et d’ajouter de la cohérence au filet de sécurité sociale, 100 % des déclarations de revenus est une stratégie incontournable.
Charles Cirtwell est président fondateur et chef de la direction de l'IPN.
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