Bon, nous avons Astra. Ensuite?

10 mai, 2021 - Des cendres du vendredi 16, est née la décision d'élargir l'admissibilité au vaccin d'AstraZeneca, afin d’englober les personnes de 40 ans en Ontario. C'était une bonne stratégie. Ensuite alors?

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Nous avons déjà la réponse. Voyons la stratégie actuelle de déploiement des vaccins du gouvernement de l'Ontario. Nous en sommes à la deuxième étape de ce plan. Au lieu de nous concentrer sur les groupes d'âge, nous devons nous concentrer sur les travailleurs essentiels. Évidemment, ce changement est sensé. Notre priorité devait être le groupe des plus susceptibles de mourir s'ils attrapaient la COVID. Notre prochaine priorité devrait évidemment de viser ceux qui, étant essentiels, n'ont d'autre choix que de s'exposer à la COVID.

Qu'est-ce que cela signifie pour les annonces que le premier ministre Ford et la ministre Elliot, de la Santé, devraient faire dans les heures et les jours à venir? C’est simple, s'en tenir à leur plan, mais accélérer le passage depuis les groupes d’âge vers les travailleurs essentiels.

L'engagement de réserver pour les travailleurs essentiels 25 % de tous les vaccins était une des bonnes annonces faites lors de ce vendredi fatidique. Doubler la mise. À partir du 15 mai, par exemple (afin de pouvoir honorer tous les rendez-vous actuels fondés sur l'âge), 90 % de toutes les doses de Moderna et de Pfizer pourraient être utilisées pour des travailleurs essentiels. Il s’agirait de commencer par les éducateurs de la petite enfance, de passer ensuite aux enseignants et au personnel des écoles primaires et secondaires, puis au reste de notre main-d'œuvre essentielle. Il resterait donc AstraZeneca (et potentiellement Johnson & Johnson) pour les vaccinations continues fondées sur l'âge ainsi que les pathologies sous-jacentes, plus 10 % de Moderna et de Pfizer, pour les situations où Astra n'est pas une option adéquate.

Ensuite, pour accélérer cela, accepter l'aide de la Croix Rouge. Envoyer ces nouvelles équipes mobiles dans toutes les maternelles, écoles primaires et collèges de nos zones sensibles. Après, passer aux gros employeurs et aux autres lieux de travail essentiels. Avoir une installation dans le stationnement et y rester jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vaccins ou que tout le personnel soit vacciné. Dans toute la province, les équipes mobiles existantes devraient être réaffectées à la même tâche. Aux fins de la vaccination, le gouvernement provincial pourrait accorder aux travailleurs des autorisations d'absence rémunérée, telles celles que nous avons pour les élections provinciales. Trois heures précises entre 9 heures et 17 heures feraient l'affaire.

L'augmentation du taux de vaccination épuisera plus rapidement les réserves de vaccins. Alors, il faudrait peut-être suspendre totalement ou partiellement les efforts de vaccination. Il s'agit d'un risque acceptable si cela signifie des vaccinations accélérées et plus ciblées. Oui, ce mois-ci, les envois de Moderna seront réduits. À court terme, AstraZeneca réduit également les siens. C'est un problème que le gouvernement fédéral doit résoudre. Il a déjà pris des mesures en ce sens. Les résultats sont promis en juin et en juillet. La province devrait se concentrer sur sa tâche : utiliser dans les bons bras tous les vaccins disponibles, aussi vite que possible.

À propos du gouvernement fédéral, la province vient d'indiquer qu'elle interviendra pour combler les lacunes du programme fédéral de prestations de maladie d'urgence, créé l'an dernier. Certes c’est décevant. Le gouvernement fédéral est mieux placé pour résoudre ce problème et peut le faire plus rapidement. Toutefois, si le gouvernement fédéral ne veut pas le faire, alors oui, la province devrait s’en charger. Temporairement. Voici comment.

Les régions sociosanitaires locales ont le pouvoir de fermer les entreprises frappées par des épidémies (comme vient de le faire la région de Peel). La province devrait offrir immédiatement les prestations de congé de maladie d'urgence à la disposition de tout employé d'une entreprise fermée en raison d'une de ces ordonnances. Le programme fédéral existe toujours et peut aider presque tout le monde; nous n’avons pas besoin de prestations concurrentes et d'une plus grande confusion administrative.

Mieux encore, le fait de relier les ordres de fermeture régionaux à une prestation provinciale de congé de maladie d'urgence encouragerait leur utilisation par d'autres autorités locales. Les autorités locales sont censées utiliser leurs connaissances locales, afin de mieux cibler les interventions. Cela dit, tout lieu de travail qui reçoit un troisième ordre de fermeture locale de ce type devrait être placé immédiatement sur la liste des lieux de travail non essentiels et ses employés, bénéficier d'autres sources de revenus fédérales existantes et à long terme.

N'oublions toutefois pas les terrains de jeux. Les Ontariens ne devraient pas avoir le champ libre. Si une autre famille est sur le toboggan, la balançoire ou à la table de pique-nique, ne vous approchez pas. De même, ne sortez pas pour tout ce qui n'est pas essentiel, y compris le travail pouvant être fait à domicile. Les lieux de travail non essentiels ferment à 20 heures. Si vous vous baladez après cela, vous devriez peut-être vous demander si l'endroit où vous allez est vraiment essentiel.

Enfin, si l'on regarde les données de la province, les écoles ne semblent pas être sécuritaires. Nous pouvons améliorer la situation en recourant à la vaccination et à l'enseignement à distance. Toutes les écoles primaires et secondaires pourraient rester en ligne jusqu'à ce que le personnel de chaque école soit entièrement vacciné. Les écoles secondaires pourraient rester en ligne pour le reste de l'année scolaire. Les changements constants de politique augmentent inutilement l'angoisse de tous les Ontariens. La province a un plan, respectons-le.

 

Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l'Institut des politiques du Nord, groupe indépendant de réflexion sociale et économique, dont le siège social est dans le Nord de l'Ontario et qui a des bureaux à Thunder Bay et à Sudbury.

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