Quand vert est-il assez vert? Espace vert urbain, inclusif et accessible
le 10 decembre 2018 - Quelle est l’importance des parcs? Quand vert est-il assez vert pour notre santé? Est-ce que parcs et espace vert sont des termes interchangeables? Comment déterminer l’ampleur de l’accès à un « espace vert » dont une collectivité a besoin?
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a trois catégories d’espaces verts : petits (arbres et végétation aux abords de routes); privés (toits verts, terrains privés); grands espaces verts et qui ont des fonctions sociales et récréatives. La troisième catégorie comprend les parcs publics.
Les données probantes montrent que les interventions écologiques les plus prometteuses, définies par des « changements qui modifient considérablement les caractéristiques, l’utilisation et les fonctions d’espaces verts », sont des interventions fondées sur un parc puis combinées avec des activités de promotion sociales. Les interventions fondées sur un parc comportent un changement apporté au milieu bâti, tout en combinant des activités de promotion sociales et qui insistent sur la qualité de l’« espace vert », la vie de quartier et le renforcement des collectivités, en constituant du capital social.
C’est du capital social qui est affectif et relationnel, améliore les réseaux et débouche avec le temps sur une vie quotidienne publique à petite échelle, avec la confiance éventuelle et le contrôle social nécessaires à l’autogouvernance de quartiers urbains et comprenant une toile de relations et d’activités coopératives.
De même, une autre étude a trouvé que la qualité et la fonction des espaces verts ainsi que leurs déterminants géographiques pour l’accès sont d’une importance plus grande que la superficie verte par habitant; cette dernière sert souvent aux décisionnaires et à ceux qui, en planification, font la promotion de la santé publique. Il est également bien documenté qu’il est plus probable que les gens qui vivent près d’un espace vert soient ceux qui l’utilisent, car l’espace vert offre des avantages pour la santé mentale, des interactions sociales et a une « relation directe avec la qualité de la vie des habitants urbains ».
Le rapport d’Evergreen, Green Spaces: Forgotten Areas with High Potential révèle que pour « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables » (Objectif 11 du Programme de développement durable à l'horizon 2030 de l’ONU), des espaces verts doivent être intégrés dans la planification des subdivisions, envisagés dans l’amélioration des cœurs des centres-villes, associés aux plans de développement durable.
Concevoir des écovilles exige un développement urbain qui comprenne l’inclusivité et intègre la culture locale, afin de promouvoir la participation civique, l’accès égal, la participation communautaire et le développement économique; ce sont des aspects essentiels de la durabilité et de l’amélioration des niveaux de vie.
Dans ce contexte, comment pouvons-nous mesurer, évaluer et expliquer les différentes préférences pour la conception, le potentiel piétonnier et les réseaux de sentiers pour un espace vert? En outre, comment expliquons-nous des facteurs structurels tels que des obstacles systémiques et institutionnels? Parmi ces obstacles peuvent se trouver la discrimination pour le logement, l’accès limité aux soins de santé, les interventions policières excessives ou l’insécurité alimentaire, lors de la conception et de la planification urbaines.
Selon l’OMS, les indicateurs peuvent être aussi généraux que la « qualité de la vie » ou des enquêtes locales devant favoriser les objectifs des mesures de politiques. Une autre avenue est de reproduire les normes du rendement que Thunder Bay a joint à son rapport Urban Design and Landscape Guidelines. Une quatrième option est d’utiliser des indices reposant sur la proximité de l’accès à l’espace vert, ce qui est complété par des données telles que la densité de la population, les points d’accès et les indices fondés sur l’IVDN (indice de la végétation par différence normalisée), avec une valeur moyenne indiquant la « verdure » moyenne au niveau de la ville. En outre, des villes peuvent avoir des projets de dégagement d’espace ou procéder à des enquêtes sur l’évaluation des besoins. Par exemple, la Greater Sudbury Age Friendly Community Survey répond aux besoins d’une population qui vieillit, notamment avoir des espaces publics et extérieurs accessibles et adéquats pour des aînés.
Évidemment, ces solutions pourraient ne pas être ce que nous attendions au départ, et ce, après une enquête plus approfondie et avoir entendu les besoins communautaires. Ce pourrait être plus stratégique et nuancé. Il se pourrait qu’au lieu d’un nouveau parc, un petit jardin urbain ou de petits parcs doivent être envisagés. Peut-être faudrait-il plutôt planter des arbres afin d’atténuer la pollution par le bruit ou de créer de l’ombre où c’est nécessaire.
À Sudbury, la zone herbeuse du parc Delki Dozzi a été transformée en première forêt vivrière communautaire de la ville. Conçu pour ressembler à une forêt naturelle, le projet communautaire s’occupe de plantes comestibles soigneusement planifiées, jusqu’à ce que cette forêt soit autonome. Le projet pilote, par Sudbury Shared Harvest et reThink Green, en est à son deuxième stade d’ensemencement, en vue d’avoir de la nourriture à proximité des domiciles, y compris l’ensemencement, la participation de la collectivité à des ateliers éducatifs et le partage de nourriture.
Avec environ 70 % de la population mondiale qui vivra dans des zones urbaines d’ici 2050, il faut intégrer d’importantes idées politiques, économiques, environnementales et sociales dans la conception des espaces. Lors de la conception d’espaces urbains, conserver une approche fondée sur les atouts est important parce que des espaces verts bien planifiés relient les aspects résidentiels, commerciaux et des loisirs d’une collectivité
En continuant à penser à une approche fondée sur les atouts, en concevant des espaces verts qui insistent sur le droit d’accès du public, nous pouvons avoir des espaces communautaires polyvalents, uniques, puis faire de l’inclusivité et l’accessibilité des indices clés. Ainsi, cela permet d’aborder des enjeux tels que la sécurité alimentaire et l’amélioration du bien-être, l’appartenance sociale et la force vitale du voisinage.
Caitlin McAuliffe a été une stagiaire d’été d’Expérience du Nord à l’IPN en 2018.
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