Nous pouvons aider les gens à se permettre d'économiser pour la retraite
2 novembre, 2015 - Comme beaucoup d'autres Ontariens, j'ai suivi avec un certain intérêt le débat sur l'introduction de notre propre régime de retraite provincial. Le plus récent raisonnement présenté en faveur du régime me rend vraiment perplexe. Selon ce raisonnement, les gens ne peuvent se permettre d'économiser pour la retraite, alors nous devons les forcer à le faire. Nous avons apparemment décidé qu'il est plus important que quelqu'un puisse acheter ses provisions dans 40 ans, lorsqu'il aura 65 ans, que maintenant, à 25 ans.
Je me ferai un peu plus convaincant ici. Si quelqu'un ne peut vraiment se permettre de faire quelque chose, en quoi y va-t-il de son meilleur intérêt que nous le forcions à le faire quand même?
Plus précisément, si le problème est vraiment que les personnes ne peuvent se permettre d'économiser pour la retraite, une meilleure solution existe. Au lieu de leur prendre de l'argent et d'empirer leur situation actuelle, nous pouvons nous organiser pour hausser leur revenu et exiger d'elles d'utiliser ce nouvel argent aux fins de notre objectif visé, soit forcer une hausse de l'épargne. Leur situation n'est pas pire aujourd'hui et considérablement meilleure demain (comme nous sommes les contribuables qui auront une facture réduite à affronter un jour).
Nous pouvons augmenter les économies sans priver nos enfants de nourriture ou forcer les gens à couper le chauffage à la mi-février afin de pouvoir payer les contributions au Régime de retraite de la province de l'Ontario (RRPO). Nous pouvons augmenter les épargnes sans que ce soit plus coûteux pour quelqu'un de créer un emploi ou d'agrandir son entreprise. (Le RRPO exigera des employeurs environ 2 % de plus pour chaque employé qu'il a déjà et, de plus, pour chaque ajout futur d'employé.)
En 2011, Harry Koza, analyste principal des marchés canadiens chez IFR Markets de Thomson Reuters, écrivait un court commentaire contenant plusieurs exemples d'autres options pour les contributions forcées à un régime de retraite. Il a également joint sa propre liste d'idées originales qui seraient administrativement peu coûteuses pour le gouvernement et dont la valeur serait élevée pour le contribuable à court et à moyen termes.
Une de ces idées était de permettre aux gens qui ne pouvaient se permettre de se servir des cotisations inutilisées de leur REER d'en vendre une partie à ceux pouvant se permettre de l'acheter, puis permettant alors aux deux personnes de hausser les contributions à leur REÉR. Au moment de la rédaction du texte initial de Koza, il y avait à peu près pour 600 milliards de dollars de cotisations inutilisées de REER. Ce chiffre est maintenant plus élevé, 800 milliards de dollars, dont environ 300 milliards ici seulement, en Ontario. Permettez-moi de vous expliquer comment nous pourrions mettre ces cotisations inutilisées au travail.
Prenons Tim, un commis de commerce de détail et qui gagne 30 000 $ par année. Sur une période de dix ans, peut-être accumule-t-il pour 10 000 $ de cotisations de REER utilisables. Mais les coûts de ses trois enfants, de son appartement et de ses provisions ne lui laissent pas assez d'argent à la fin de l'année pour hausser ses épargnes (nota : tous ces chiffres sont fictifs et arrondis à des fins de simplification).
Tina, v.-p. régionale de la chaîne de détail pour laquelle travaille Tim fait approximativement 200 000$ par année. Elle utilise chaque année au maximum ses cotisations permises de 5 000 $ au REER et aimerait pouvoir placer davantage d'argent qui fructifie exonéré d'impôt. Alors, pourquoi ne pas permettre à Tina d'acheter des cotisations inutilisées de Tim et de demander à Tim de se servir du revenu de cette vente, afin de l'investir dans son propre REER?
Permettons-lui, disons, de vendre à Tina la moitié et qu'elle lui paie 50 % de la valeur nominale – ou 2 500 $. Nota : elle pourrait payer davantage si le marché des REER est fort ou moins s'il est faible. Quoi qu'il en soit, Tim a de l'argent qu'il n'avait pas avant et tous mettent de côté davantage d'argent comptant dans leurs épargnes du REER.
Dans notre exemple, Tim a maintenant 2 500 $ à investir dans son REER, et il a immédiatement le revenu additionnel disponible découlant de l'économie d'impôt créé par la contribution au REER (quelques centaines de dollars de plus pour les choses essentielles). Tina obtient un autre 5 000 $ d'investissement exonéré d'impôt, qui fructifiera avec le temps et, avec une certitude raisonnable, aboutira certainement à plus que son investissement initial (rappelez-vous, elle met 7 500 $ – les 2 500 $ qu'elle a remis à Tim et les 5 000 $ qu'elle sauve en fait dans son REER).
Nous avons ajouté des épargnes sur les deux fronts – Tina et Tim – et une petite hausse du revenu disponible de Tim. Tout cela SANS FRAIS pour Tim ou pour son employeur. Comparez cela au RRPO qui force Tim, que sa fille ait besoin ou non d'appareils orthodontiques, à dépenser en gros 2 % de son revenu, et ce, pour un nouveau régime d'épargne.
Quelle approche a le plus de bon sens selon vous?
Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l'Institut des politiques du Nord, groupe indépendant de réflexion sociale et économique et dont le siège social est dans le Nord de l'Ontario.
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