L'histoire de l'emploi d'Amandine
27 mars 2017 - Amandine Martel est un analyste de données avec l'Institut des politiques du Nord. Un stage d'été à Thunder Bay a présenté Amandine au Nord-Ouest de l'Ontario, et à ses possibilités et ses défis. Une fois son MBA de l'Université Laval en poche, elle a décidé de retourner au nord et de rejoindre l’Institut des politiques du Nord. Les fortes compétences analytiques qu’Amandine a développées durant ses études, et sa maîtrise du français sont des atouts lorsque l’Institut collabore avec des intervenants francophones. Voici l'histoire d’Amandine :
"Il y a trois ans, je terminais une maîtrise en communication dans une des Grandes Écoles françaises, la crème de la crème du système d'éducation postsecondaire en France. Ma famille avait déménagé au Canada deux ans auparavant. C’était leur rêve depuis longtemps et mon père, un ingénieur en informatique, n’a eu aucun mal à trouver un emploi dans la ville de Québec.
À cette époque, deux choix s’offraient à moi : accepter le stage (à peine) rémunéré que me proposait une grande multinationale française et commencer ma carrière en France, ou faire un pari, suivre ma famille au Canada et essayer de trouver de meilleures perspectives de l'autre côté de l'Atlantique. Après un moment d'hésitation, je choisis la deuxième option et réservai un aller simple pour la ville de Québec.
J’ai commencé à chercher un emploi presque aussitôt après mon arrivée. J'ai postulé aux emplois que je pouvais trouver en ligne, et ai envoyé des curriculum vitae aux employeurs pour lesquels j'aurais aimé travailler, qu’ils soient dans les secteurs de la communication, du marketing ou de la stratégie d'entreprise. Cependant, au bout de trois mois, toujours rien; même pas une entrevue. Je ne comprenais pas quel était le problème. Je n’étais pas difficile, j’étais ouverte aussi bien aux stages qu’aux positions à long terme. J’avais pris soin d'adapter mon CV aux normes canadiennes, au mieux de mes capacités, selon les conseils que mes parents avaient reçus lorsqu’ils ont immigré et selon mes recherches en ligne. J'étais résidente permanente, je pouvais donc travailler sans frais supplémentaires pour l'employeur. J’étais sérieusement découragée, et commençais à regretter ma décision de déménager au Canada au fur et à mesure que les jours passaient.
Un jour, je discutais avec le patron de ma mère, un conseiller financier très gentil, et un Québécois pure souche. Lorsque je lui ai expliqué ma situation, il m'a répondu que, pour les jeunes diplômés avec une maîtrise en communication, le marché du travail était très fermé au Québec et qu'il était essentiel de connaître les bonnes personnes pour y entrer. Eurêka ! Il venait de me donner trois - ou au moins trois principales - raisons pour lesquelles personne ne m’avait rappelée :
- Je ne connaissais pas les bonnes personnes, je n’avais aucun réseau au Canada;
- J’étais fraîchement sortie de l'école, sans aucune expérience de travail. En France, on étudie d'abord, puis on obtient une expérience de travail ensuite, grâce à des stages non rémunérés. Mais au Canada, de nombreux étudiants travaillent et font du bénévolat pendant leurs études. Je n'avais rien fait de tout cela;
- Enfin, les gens ne connaissaient ni mon école française, ni la valeur de mon diplôme. Bien que mon diplôme affiche «Maîtrise en communication», pour l’obtenir j’ai suivi des cours de gestion, de comptabilité, de finances ou encore de stratégie d'entreprise. En France, cette école est l’une des mieux cotées, et j’aurais pu obtenir un emploi partout seulement avec le nom de l’institution.
De la discussion avec le patron de ma mère, je conclus que je devais retourner à l'école afin de trouver un emploi au Canada. Je devais obtenir un diplôme d'une université canadienne reconnue, pour valider mes connaissances existantes en gestion des affaires et pour aider les employeurs à voir ce qui était déjà là. C’est ainsi que je choisis d'aller à l'Université Laval, à Québec pour un MBA.
Mon objectif était clair : obtenir un emploi. Et j’étais déterminée à utiliser toutes les ressources de l'université pour y parvenir. Je suis allée aux salons des carrières et aux ateliers CV, j’ai parlé au conseiller en placement des étudiants, et je me suis rendue aux cocktails organisés par des employeurs locaux. Tout ce que je pouvais faire pour m’aider à achever cet objectif d’emploi, je l’ai fait.
Enfin, quelqu'un m'a contactée pour une entrevue. C’était pour un stage d'été, dans une organisation francophone à but non lucratif à Thunder Bay. L'entretien s’est très bien passé et j’ai eu beaucoup de chance que la directrice générale de l'organisation ait été française et connaisse l’école dans laquelle j’avais été en France. À la fin de l'entrevue, elle m’a demandé des références. En voyant mon air confus, elle a expliqué que, au Canada, les employeurs veulent souvent communiquer avec les superviseurs précédents afin de vérifier la réputation du candidat. Plus tard, elle me dira que le fait que je n’avais pas de références canadiennes avait été un problème. Seulement parce qu'elle connaissait mon école avait-elle pu convaincre son comité d'embauche de me donner une chance. Cette expérience mettait en évidence encore une autre raison pour laquelle je n’avais pas eu de réponse à toutes ces candidatures que j’avais envoyées. À partir de ce moment, c’était bon. J’ai commencé à construire un réseau de contacts locaux, à acquérir une expérience de travail au Canada et à obtenir mes premières références canadiennes.
Durant mon périple pour obtenir un emploi au Canada, le plus grand défi a été de ne pas savoir quel était le problème, ou quelles questions poser. J’ai été très chanceuse de rencontrer des personnes merveilleuses qui m'ont aidé à mieux comprendre le marché du travail. Maintenant, je peux dire que j’ai fait le bon choix il y a trois ans. Mon conseil : cherchez les ressources disponibles, soyez ouvert à la compréhension du milieu de travail canadien et, surtout, soyez persistants !’’
Amandine Martel est une analyste de données à l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique sont le siège social est dans le Nord de l’Ontario. Première publication dans Quelque chose à penser au site web de le projet Baakaakonanan Ishkwaandemonan.
Baakaakonanan Ishkwaandemonan - Portes ourvertes pour vous est un nouveau projet dirigé par La Commission de planification de la main-œuvre du Nord-Supérieur, votre Conseil local de planification en matière de l'emploi, en partenariat avec l'Institute des politiques du Nord. Le projet vise à aider les employeurs à identifier et à accéder aux soutiens existants pour embaucher des personnes de ces groupes de travailleurs en croissance.
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