FedNor – Qui mène le jeu importe
18 août, 2015 - Quelle est la première chose que fassent normalement les gens lorsque la personne derrière le comptoir ne peut offrir ou n’accorde pas à la clientèle le niveau de service qui est souhaité? Les clients demandent à parler au directeur. Ils veulent savoir si la personne à laquelle ils s’adressent a le pouvoir non seulement de trouver une solution, mais de la mettre en œuvre.
Il en va de même pour le développement économique et les investissements locaux du gouvernement fédéral. Si une municipalité ou une petite entreprise veut une solution unique à un problème unique, elle veut se trouver face au décisionnaire et conclure une entente.
Dans le Canada atlantique, cela peut se faire dans des bureaux confortables à Moncton. Dans l’Ouest canadien, c’est possible à Edmonton. Dans le Sud ontarien, c’est à Waterloo. Si c’est pour le Nord ontarien, vous devriez probablement vous rendre à Ottawa.
L’Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l’Ontario (FedNor)est la seule « agence » fédérale de développement économique régional qui ne soit pas vraiment une agence du gouvernement fédéral. Diversification de l’économie de l’Ouest Canada est officiellement une agence du gouvernement fédéral. C’est également le cas pour l’Agence de promotion économique du Canada atlantique ainsi que pour l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario La FedNor n’est qu’un programme d’Industrie Canada.
Alors, qu’en dites-vous? La FedNor réussit, elle produit d’énormes effets ici, elle dépense des masses d’argent – pourquoi nous en faisons-nous parce qu’elle n’est pas techniquement comme ses organismes sœurs du pays?
Cette différence importe. D’abord, elle limite les interlocuteurs que peut avoir la FedNor à Ottawa. Le Secrétariar du Conseil du Trésor, sommet du pouvoir relatif aux services publics de ce pays, a une liste d’agences avec lesquelles il transige directement. L’APECA s’y trouve. Diversification de l’économie de l’Ouest aussi. La FedDev y paraît. La FedNor n’y est pas.
Être une agence autonome permet aussi à la FedDev comme à d’autres d’investir davantage et plus rapidement que la FedNor. Les authentiques agences de développement peuvent changer d’orientation plus vite et facilement afin de réagir face à des possibilités locales uniques lorsqu’elles apparaissent.
Le développement économique moderne est à propos des régions – d’y investir, de les faire croître et de les rendre uniques. Qui est le plus en mesure de décider de la façon de maximiser la compétitivité de notre région? Un rédacteur de politiques, situé dans une tour à Ottawa, ou bien un agent de programme sur le terrain, à Kapuskasing?
Évidemment, nous avons entendu tout cela par le passé. Il y a eu de nombreuses demandes d’accorder davantage d’autonomie à la FedNor. Mais y a-t-il un meilleur moment pour répéter ces demandes qu’au cours d’une année d’élection ?
Dans un récent article, Charles Conteh, Ph. D., a fait justement cela. Il a suggéré plusieurs modifications à apporter à la FedNor et que le gouvernement qui sera élu à l’automne devrait prendre au sérieux. Il croit qu’il faut ceci à la FedNor :
- Être structurée afin qu’elle jouisse d’une latitude opérationnelle et d’une autonomie supérieures de la part d’Industrie Canada.
- Abandonner les approches axées sur des projets, puis opter pour quelques gros investissements ayant pour objet de renforcer les capacités de grappes économiques à valeur ajoutée et à niveau élevé de savoir.
- Adopter le Plan de croissance pour le Nord de l’Ontario, et ce, comme cadre politique pour la région (en dépit de toutes ses lacunes, le Plan de croissance est au moins un cadre clair pour la collaboration et les interventions).
- Signer une entente officielle de partenariat de cinq ans avec le ministère provincial du Développement du Nord et des Mines et la Société de gestion du Fonds du patrimoine du Nord de l’Ontario (SGFPNO), et ce, pour de plus gros investissements qui favorisent les nouvelles priorités indiquées dans le Plan de croissance.
Enfin, il soutient que, puisque le Nord ontarien n’est pas une région homogène, les ententes de partenariat devraient chercher à aider cinq zones et sous-régions économiques régionales. Ces sous-régions économiques devraient former un partenariat avec les cinq villes majeures de la région et leurs collectivités voisines, afin de coordonner le développement et la réalisation des programmes de développement économique. (Sur ce point final, je ne partage pas l’avis de Charles Conteh. Je crois qu’il y a plus de cinq sous-régions économiques ici, dans le Nord, mais cette question pourra être abordée dans un autre article.)
Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, groupe indépendant de réflexion sociale et économique et dont le siège social est dans le Nord de l’Ontario.
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