Améliorer le transport collectif du Grand Sudbury, en augmentant le service en période de pointe

12 janvier, 2015 - Il ne fait pas de doute que le transport collectif du Grand Sudbury a besoin d’amélioration. Actuellement, ce système n’offre simplement pas la qualité de service requis pour attirer des utilisateurs.

Parmi les suggestions d’amélioration se trouve l’augmentation du nombre d’itinéraires et de leur fréquence[1]. Pour améliorer en ce sens le service, il faut un budget opérationnel plus élevé. Les partisans du transport en commun croient qu’une hausse à court terme du financement comportera des avantages à long terme[2]. Toutefois, dans un monde aux fonds limités, il est tout simplement impossible d’élargir le service « partout » et « tout le temps ».

La ville doit pas conséquent créer le système le plus efficient, compte tenu de ses moyens. Comment cela peut-il se faire puisque le service ne peut en réalité être amélioré en augmentant de façon considérable le nombre des autobus et des itinéraires? Les autorités du transport collectif de la ville devraient choisir un objectif clair pour le système et en planifier un qui corresponde à cet objectif et le fasse avec efficience. Ce système devrait être axé sur les heures au cours desquelles le comportement des résidants est à son point le plus élevé, à savoir les matins et après-midi de navette des jours de la semaine. Dans le Grand Sudbury, selon le Recensement de 2006, seulement 5 p. 100 des employés résidants de 15 ans ou plus se servent du transport pour se rendre au travail, comparativement à 77 p.100, en automobile, et à presque 7 p 100, à pied ou à bicyclette[3]. Le transport en commun a besoin de hausser la qualité de son service, en offrant davantage d’autobus aux heures de pointe et en mettant l’accent sur les principales destinations des employés, entre autres, le Centre-Ville, l’Université, les collèges, où la circulation est dense.

Un service plus fréquent pendant les heures de pointe améliorera la fiabilité du système pour transporter en temps opportun les utilisateurs vers leur lieu de travail et pour réduire leurs niveaux de tension. Actuellement, avec un service limité aux périodes de pointe pour de nombreux itinéraires, il faut que les utilisateurs arrivent tôt à leur arrêt afin de prendre l’autobus, ce qui, malheureusement, impose des périodes d’attentes plus longues (désagréables pendant les hivers rigoureux du Nord ontarien). Les employés accordent habituellement une valeur supérieure à leur temps en raison de la concurrence au sein de la demande, tels le travail, la famille, les loisirs, les besoins personnels et d’autres activités; par conséquent, ils sont prêts à payer davantage pour réduire la durée de leurs déplacements[4].

Le système de transport collectif du Grand Sudbury pourrait être amélioré en restructurant les horaires existants d’autobus, afin d’améliorer la fréquence de ceux-ci aux heures de pointe, au détriment des autobus de mi-journée ou du soir, lorsque les déplacements sont plus facultatifs. Est-ce qu’un autobus depuis un quartier périphérique vers le Centre-Ville est vraiment nécessaire à 19 h 30 un mercredi soir? En particulier, lorsqu’il n’y a qu’un autobus pour le même itinéraire entre 20 h et 21 h, lorsque la demande est de beaucoup supérieure. Les déplacements facultatifs ou pour les loisirs sont très souples, moins fréquents et difficiles à prévoir. Par conséquent, c’est une demande à laquelle il n’est pas facile de répondre à l’aide d’un système très programmé comme le transport collectif.

Avec un nouveau maire et un conseil municipal récemment assermentés, il y a un optimisme accru, et la population croit que l’amélioration absolument nécessaire du système de transport collectif se matérialisera enfin. Toutefois, dans une ville qui occupe une grande superficie et a des ressources limitées, toute « amélioration » du sytème se fera en négligeant certains quartiers ou l’accès à certaines activités.

Document rédigé par Julien Bonin, chercheur à l’Institut des politiques du Nord

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[1] MacDonald, D. (2014) Group: Boosting Transit Funds Would Ultimately Save City Money. Northern Life, novembre 2014.

[2] MacDonald, D. (2014) Group: Boosting Transit Funds Would Ultimately Save City Money. Northern Life, novembre 2014.

[3] Statistique Canada. 2007. Greater Sudbury/Grand Sudbury, Ontario (Code 580) (tableau). Profils des communautés de 2006. Recensement de 2006 Statistique Canada, catalogue n° 92-591-XWE. Ottawa : Publication du 13 mars 2007) http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/index.cfm?Lang=F (accès du 25 novembre 2014).

[4] Litman, T. (2014) Valuing Transit Service Quality Improvements: Considering Comfort and Convenience In Transport Project Evaluation. Vitoria Transport Policy Institute.

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