À propos d'anciens immeubles et de nouvelles vocations
18 avril 2017 - Les 1er et 2 mai à Toronto, la province sera l’hôte d’une conférence majeure portant sur les carrefours communautaires. Des personnes qui préconisent les carrefours communautaires, des exploitants et des utilisateurs de carrefours communautaires ainsi que des bailleurs de fonds dans le domaine se rencontreront et discuteront des pratiques exemplaires du financement, de la réglementation et de l’offre en matière de carrefours communautaires.
Mais qu’est-ce qu’un carrefour communautaire? Les carrefours communautaires sont habituellement vus comme la plus récente génération d’un très ancien concept, à savoir, que des services similaires ou des services pour des clients similaires devraient être offerts à proximité.
Heureusement, Karen Pitre, conseillère de la première ministre en matière de carrefours communautaires, voit un peu plus grand que cela. Lorsque quelqu’un lui demande ce qu’est un carrefour communautaire, elle répond ordinairement à peu près ceci : « Je ne sais pas. » Elle enchaîne aussitôt avec des exemples aléatoires de modèles très différents de carrefours : colocation; prestation de services, en ligne; prestation de services coordonnés; groupement de services. Ce que je comprends, c’est que, selon elle, tout ce qui fonctionne dans une collectivité et relie des services (semblables ou différents) devrait être considéré comme un carrefour.
Ce pourrait être une idée bizarre et difficile à expliquer sans une liste infinie d’exemples, mais j’aime son approche. (En toute transparence, je suis membre de ce qui est désigné par Community Hubs Resource Network Capacity Development Reference Group, présidé par madame Pitre.) Le point de vue que j’apporte à cette discussion est celui d’un utilisateur et de quelqu’un qui a passé un bonne partie de sa carrière à évaluer l’efficacité de programmes. J’ai vu des carrefours en action. Certains fonctionnent réellement, d’autres pas.
Comme je le disais lors d’une rencontre de dirigeants communautaires très énergiques à Temiskaming Shores il y a quelques semaines, la clé d’un carrefour qui réussit est la souplesse. Souplesse dans la conception, le mandat et la prestation des services. Par trois étapes, la province peut assurer la réussite de la majorité des carrefours communautaires en Ontario.
En premier lieu, il ne faut pas essayer de définir de façon rigide ce qu’est un carrefour communautaire ou comment son succès doit être jugé. Les mesures de la réussite devraient être déjà intégrées dans les divers programmes qui « font partie du carrefour ». Si les programmes atteignent leurs mesures individuelles d’efficacité et d’efficience ou au moins dépassent leur rendement antérieur pour ces points, alors le carrefour devrait être considéré comme un succès. Une microgestion déterminant des indicateurs clés du rendement ou imposant des modèles logiques provenant de Queen’s Park garantira presque sûrement que les économies de temps et d’argent seront dévorées par les frais d’administration. D’ailleurs, le carrefour devrait avoir la liberté de joindre des services fédéraux, provinciaux, municipaux, sans but lucratif et même privés, où cela a du sens pour la collectivité et lorsque l’espace le permet.
En deuxième lieu, il faut traiter des propriétés provinciales excédentaires. Il s’agit d’un problème simple et complexe. Fondamentalement, dans de nombreux cas, nous parlons de transformer d’anciennes écoles en d’autres immeubles publics. Ces installations ont ordinairement été entièrement dépréciées, c.-à-d. que, sur le plan comptable, elles valent peu ou rien; pourtant, nous demandons qu’elles soient vendues à leur juste valeur du marché. C’est hélas souvent un trop gros obstacle à surmonter pour d’autres organismes sans but lucratif ou publics. Par conséquent, le bien n’est pas transféré, reste dans les livres, sans valeur en capital et encourant des pertes d'exploitation continues (chauffage, assurance, etc.). Si nous voulons des carrefours communautaires de plus en plus solides, il faut que cette transition soit plus facile et moins coûteuse pour le carrefour, et ce, sans affecter les résultats nets du conseil scolaire ou de l’actuel propriétaire.
En troisième lieu, la province dépense des millions, voire des centaines de millions annuellement, pour de nouvelles infrastructures. Nous aimons construire de nouvelles choses. Mais que dire du leadership lié à tout le concept de la réduction, de la réutilisation, du recyclage? Au lieu d’affecter à l’entretien ou au remplacement 100 % des dépenses des infrastructures, nous pourrions affecter une petite partie de cela à de la reconversion d’infrastructures. Nous pourrions peut-être même commencer par un fonds pilote du Nord. Disons cinq millions de dollars pour transformer des immobilisations excédentaires en carrefours communautaires dynamiques du Nord.
Puisque des dizaines de millions de dollars sont dépensés sur les infrastructures par le gouvernement fédéral, peut-être pourrait-il lui aussi se laisser persuader de participer à un projet pilote en vue de maximiser la valeur et l’utilité de ce que nous avons déjà? Donner à d’anciens immeubles une nouvelle vocation…
Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique sont le siège social est dans le Nord de l’Ontario. Première publication dans Northern Ontario Business, en avril 2017.
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